En pleine crise sanitaire du Covid-19, l’absence de contreparties environnementales en échange des 20 milliards d’aides publiques accordés aux grandes entreprises a suscité une vive colère au sein de la société civile, de responsables politiques et de représentants d’entreprises. 400 000 entrepreneurs, réunis sous le collectif Nous sommes demain, appellent ainsi à une relance économique verte et inclusive et demandent aux entreprises aidées par l’État de s’engager à travers une dizaine de propositions environnementales et sociétales.
Parce que la préservation de la biodiversité est bien souvent la grande oubliée quand on parle de transition écologique, j’interpellais récemment dans un post ces entreprises à s’engager en faveur de la biodiversité à travers des mesures concrètes. N’en déplaise à certains, il ne s’agit pas ici d’installer des ruches sur le siège social de l’entreprise, ni de planter des arbres pour se donner bonne conscience. Non, il s’agit ni plus ni moins de placer le sujet au coeur même du fonctionnement de l’entreprise.
Voici une dizaine de mesures à mettre en œuvre sans plus attendre :
Pour les produits, les filières
1. Réaliser un audit biodiversité des principales filières d’approvisionnement de l’entreprise afin de connaître précisément leurs impacts sur la biodiversité et de les réduire ;
2. Réaliser une « Analyse de cycle de vie Biodiversité » des produits/filières sur l’ensemble de la chaîne de valeur afin d’identifier tous leurs impacts sur la biodiversité et de les réduire ;
3. Privilégier dans les approvisionnements (matières premières renouvelables et non renouvelables) les filières, les fournisseurs engagés en faveur de la biodiversité mettant tout en œuvre, preuves à l’appui, des actions reconnues pour la protéger/favoriser ;
4. Évaluer la dépendance économique de l’activité de l’entreprise vis-à-vis des services rendus par la nature (services d’approvisionnement, de support, de régulation, culturels) pour anticiper les conséquences de leur dégradation sur la durabilité du modèle économique (ex : conséquences de la chute des pollinisateurs pour l’agro-alimentaire) ;
Pour la construction de bureaux, de sites de production, d’entrepôts, de points de vente, etc.
5. Réaliser systématiquement un diagnostic écologique pour éviter toute destruction/perturbation d’espèce végétale et animale d’intérêt écologique, même lorsqu’une étude d’impact n’est pas obligatoire ;
6. Tout mettre en œuvre pour limiter l’impact des travaux sur les milieux : adapter le calendrier des chantiers au rythme biologique des espèces (reproduction, nidification, hibernation) et protéger les espèces/zones sensibles ;
Pour les sites d’entreprise (bureaux, usines, entrepôts, points de vente, etc.)
8. Aménager des espaces verts favorables à la biodiversité. Stop aux belles pelouses tondues à raz, place aux végétaux locaux, aux zones naturelles, aux jachères fleuries et refuges pour la faune ;
Pour les collaborateurs de l’entreprise
9. Sensibiliser, former les salariés aux enjeux de la biodiversité pour les aider à mieux intégrer la préservation de la nature dans leurs activités et dans leur quotidien ;
Pour le reporting de l’entreprise
10. Utiliser ou construire des indicateurs biodiversité solides et mesurables pour évaluer la performance écologique de l’activité, de produits, d’un portefeuille d’actifs, etc.