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Enseignes de distribution et biodiversité : peut mieux faire

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Le Collectif Génération Responsable, qui rassemble des enseignes et réseaux de distribution, propose dans son Livre Blanc 2020 un état des lieux de la prise en compte des sujets RSE dans le secteur du retail. Un constat édifiant et alarmant : la biodiversité est loin d’être une priorité pour les enseignes tricolores.

L’érosion de la biodiversité est un enjeu stratégique et économique pour la plupart des activités économiques. Particulièrement pour certains secteurs comme celui du commerce. Les enseignes et réseaux de distribution sont doublement concernés par la biodiversité : d’une part, à travers l’implantation de leurs points de vente, d’autre part, à travers les produits proposés dans leurs rayons. La construction de magasins, de centres commerciaux en milieu péri-urbain et rural est clairement associée au phénomène d’artificialisation et de changements d’usage des sols, cause n°1 de l’érosion de la biodiversité. Quant aux produits, leur fabrication peut exercer des pressions multiples sur le vivant à travers tout leur cycle de vie (approvisionnements, transformation, transports, packaging, utilisation et fin de vie) : dégradation de milieux, surexploitation de ressources naturelles, pollutions, etc. Autre enjeu de taille pour les acteurs du commerce, les attentes des consommateurs en matière de préservation de la planète. Ils sont en effet toujours plus nombreux à exiger des produits ayant le moins d’impacts possibles sur la nature.

la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau ne sont pas des sujets prioritaires pour les enseignes et réseaux de distribution

Conscientes de ces impacts et aussi parfois sous la contrainte, quelques enseignes ont mis en place des mesures pour réduire leurs pressions sur la biodiversité, aussi bien au niveau de leurs implantations immobilières (construction et exploitation de points de vente) que de produits fabriqués/vendus dans les rayons. Mais si l’on en croit les résultats du 5ème baromètre Enseignes et Responsabilité sociétale dévoilés dans le Livre Blanc 2020 du Club Génération Responsable, elles feraient figure d’exception. Le constat est effet édifiant : la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau ne sont pas des sujets prioritaires.

« La biodiversité est actuellement un sujet pratiquement pas traité par les enseignes. Parmi les démarches des enseignes et points de vente responsables, la biodiversité est « de loin l’un des sujets les plus immatures, quasiment jamais rattaché aux ODD et ne faisant encore l’objet que d’actions très ponctuelles et parcellaires », peut-on lire dans ce Livre Blanc

Pour mobiliser davantage ses adhérents autour de l’enjeu de la biodiversité, le collectif Génération Responsable, intègre aujourd’hui la biodiversité dans son référentiel Enseigne Responsable en proposant aux enseignes d’établir un état des lieux des impacts de leurs activités et d’évaluer leur interdépendance aux services écosystémiques, pour ensuite identifier et étudier les actions à mettre en place pour répondre aux enjeux liés à la préservation de la biodiversité. L’engagement 26 « Biodiversité » du Label permet au point de vente de mesurer son degré d’engagement en matière de biodiversité. Les magasins sont ainsi encouragés à déployer des actions telles que la revitalisation des milieux naturels aux alentours du point de vente ou la sensibilisation des collaborateurs aux services rendus par la biodiversité et à l’intérêt de préserver les ressources. Le point de vente peut également mettre en place des projets de végétalisation de toits ou de création de haies sauvages. On pourrait ajouter d’autres mesures favorables à la biodiversité dans l’exploitation des points de vente comme la mise en oeuvre d’une gestion écologique des espaces verts, la réduction de la pollution lumineuse et la sensibilisation des clients. Enfin, des décisions courageuses voire militantes peuvent être prises comme le refus de distribuer des produits néfastes à la biodiversité. Citons l’exemple de Carrefour qui avait pris la décision de ne plus vendre de thon rouge dans ses magasins.

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